Article du 04/06/2020 – La Dépêche – Sortie de confinement
Retrouvez ci-après l'article de presse paru le 4 juin 2020 dans La Dépêche suite à la sortie du confinement de Terres du Sud, conforté dans ses choix.
Terres du Sud est sorti « conforté dans ses choix » de la période de confinement
TERRES DU SUD a pris quelques coups mais a tenu le choc ! C’est, en substance, ce que l’on peut retenir de la conférence de presse organisée ce jeudi par le groupe coopératif agricole basé à Clairac (Lot-et-Garonne) pour tirer le bilan de la période de confinement.
Quand bien même Terres du Sud devra probablement faire face à un résultat négatif au moment de faire les comptes à la fin du mois de juin – il l’était déjà de 5 millions l’an dernier et les pertes pourraient osciller entre 5 et 10 millions pour l’exercice 2019-2020 – son président, Patrick Grizou, assure que la crise sanitaire a conforté le projet d’entreprise « développeur de terroirs ». « On réagit un peu comme l’ont fait nos adhérents. Dans un premier temps, au cœur de la crise, ils ont été rassurés d’avoir pu exercer leur métier, alors que des craintes pouvaient planer au début sur les fournitures agro. Ensuite, ils ont pu constater que l’alimentaire et l’agriculture étaient redevenus essentiels aux yeux du grand public. On redevient des piliers du fonctionnement de la société. Les agriculteurs se sentent considérés. C’est important dans une période complexe pour eux puisque nous vivons une mutation agricole sans précédent », analyse l’agriculteur de Monbahus.
Quand la crise accélère certaines évolutions
Il est vrai que, sur la question de l’alimentation, la période du confinement a mis en exergue les questions de transparence et de circuits courts, deux domaines sur lesquels Terres du Sud a déjà bien fait bouger les lignes. « La tendance en faveur de la consommation locale et de produits du terroir qu’on constatait déjà dans nos magasins Gamm vert s’est accélérée. Il nous reste à fidéliser cette démarche ». Elle se traduit par le développement de la marque « Le goût de nos campagnes » engagé au sein du commerce de La Réole et qui va s’accélérer dans les prochains mois.
Le Covid-19 aura été aussi pour Terres du Sud un facteur d’accélération dans de nombreux domaines, dont celui de la digitalisation. Sylvain Théon, directeur général adjoint de Terres du Sud, a évoqué quelques-unes de ces avancées, du service « messagerie » qui a permis de livrer les agriculteurs en fournitures agro et intrants grâce à dix fourgons, en passant par le « drive », qui permet de passer commandes par téléphone et de ne pas attendre pour la récupérer – un service qui va perdurer – sans oublier, pour ce qui concerne le personnel, le « télétravail ». Un personnel qui bien répondu aux attentes en cette période de crise, avec un taux de présence aux environs de 85%.
Une prime de 350 euros pour deux catégories de salariés
C’est sûrement ce qui explique la décision de verser 350 euros de prime à deux catégories de salariés, au prorata du temps passé au travail. Ces deux catégories sont ceux qui ont contribué au fonctionnement des outils industriels du groupe coopératif et ceux qui étaient en lien avec les clients. Parmi les outils qui avaient été pensés pour pallier un éventuel manque de bras, on notera que Terres du Sud et les autres groupes coopératifs du département avaient réfléchi, via leur groupement d’intérêt économique (GIE) Thématik, à la possibilité de mutualiser les ressources humaines. Ils n’ont, toutefois, pas fait appel à ce service.
La filière gras la plus touchée
Tout n’a pas, pour autant, été rose durant cette période chez Terres du Sud. C’est Michel Clairefond, directeur général, qui a plutôt distillé les mauvaises nouvelles durant la conférence de presse, en commençant par rappeler que « la restauration pèse pour 5 à 10% de notre chiffre d’affaires, son arrêt n’a pas été sans impact ». Pour illustrer cette situation, il a développé par la suite l’exemple de la filière gras, foies et canards, qui a été particulièrement touchée durant la crise, « avec un marché du foie gras divisé par 6 pour Pâques ». Cette filière avait déjà subi de plein fouet les conséquences de la loi EGALIM, qui restreint les périodes promotionnelles dans la grande distribution. On reconnaît d’ailleurs à Terres du Sud qu’une réflexion doit être menée à l’échelon du territoire Grand Sud-Ouest sur la question de la production au sein de la filière canards gras.
Après Cocumont, pas d’autre fermeture de magasin jusqu’à la fin de l’année 2021
La fermeture du magasin Terres du Sud à Cocumont a fait causer ces dernières semaines. Du côté du groupe coopératif, on assure que cette fermeture est « un cas isolé », dixit Sylvain Theon. « Elle s’est faite durant la période de confinement, mais ce choix n’était pas lié aux aspects du Covid-19. Il se trouvait que toutes les activités de ce magasin était à la baisse, la partie grand public voyait son chiffre d’affaires dévisser depuis cinq ans avec une pointe à moins 10% et la vente des agrofournitures était aussi en baisse », a détaillé le directeur général adjoint. Ce dernier a assuré qu’aucune autre fermeture de magasin n’était prévue jusqu’à la fin de l’année 2021. Par ailleurs, il a tracé les perspectives d’une évolution dans l’organisation des magasins du groupe Terres du Sud, sous l’enseigne Gamm vert, qui sépareront davantage à l’avenir la partie dédiée au grand public, de celle pour les professionnels qui s’organisera autour du service « Agrifeel Contact ».
Baptiste Gay.
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