terres du sud EXPEA

Terres du Sud dresse le bilan de la première année d’expérimentations agroécologiques des collectifs EXPEA

Créés en janvier 2023, les collectifs EXPEA comptent une quarantaine de producteurs de toutes les filières végétales et de tous nos terroirs, engagés pour 5 ans dans ces expérimentations. Le lycée agricole Armand Fallières à Nérac, également membre des collectifs EXPEA, recevait le groupe Terres du Sud ce jeudi 14 mars, pour une matinée de présentation en amphi, tandis que l'après-midi était consacré aux constatations sur les parcelles et aux témoignages des agriculteurs. Au total, près d'une centaine de participants : étudiants, partenaires (chambre d'agriculture 47, Région Nouvelle Aquitaine), salariés de Terres du Sud, et bien sûr agriculteurs du territoire étaient réunis pour découvrir les premiers résultats.

Des réponses concrètes aux préoccupations des agriculteurs

POUR répondre aux défis climatiques, réglementaires et aux attentes sociétales, le groupe Terres du Sud, dans le cadre de sa démarche RSE Terroirs Durables, s’engage à accompagner les agriculteurs vers des solutions qui favorisent la résilience des exploitations agricoles. Soutenus par l’agence de l’eau Adour-Garonne et les signataires du pacte de l’eau, les collectifs EXPEA sont nés de la nécessité de relever ce défi. Depuis janvier 2023, ces groupes de travail sur plusieurs campagnes cherchent à apporter des réponses concrètes aux préoccupations soulevées par les agriculteurs eux-mêmes. Ainsi, le cahier des charges fixé entend répondre à 5 objectifs identifiés pour les exploitations du territoire :

 

  1. Gérer les adventices résistantes, envahissantes ou toxiques
  2. Corriger la compaction des sols en surface et en profondeur
  3. Optimiser les charges de mécanisation (coûts + temps de travail / ha)
  4. Améliorer l’utilisation de l’eau (irrigation ou précipitations)
  5. Réduire les pollutions en nitrates et phytos

 

À travers les collectifs EXPEA, le groupe Terres du Sud a choisi de travailler sur le principal capital des agriculteurs : LE SOL. Une meilleure structure du sol et une meilleure activité biologique permettent de stocker davantage d’eau, d’avoir de meilleurs échanges d’éléments nutritifs sol-plante et une meilleure portance.

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Une approche globale de la fertilité des sols

Chaque agriculteur est accompagné par un technicien qui réalise l’expertise et le suivi agronomique, anime les groupes de travail, collecte et analyse des données, assure les bilans annuels et la restitution des résultats. Pour chaque parcelle engagée, un diagnostic initial est réalisé : analyses de sol avec le laboratoire Celesta-Lab, relevés de la flore adventice problématique, analyse de la structure du sol, étude de la rotation des cultures.

Les premiers résultats des analyses organo- biologiques révèlent une biomasse microbienne: la vie du sol, faible à très faible pour 66% des parcelles engagées. Ils permettent aussi d’identifier et de prioriser les leviers et les actions à mener pour enrichir cette biomasse microbienne et améliorer la fertilité des sols :

  • le pH : rétablir un pH basique ou neutre pour les parcelles qui ont un sol acide – 13% des parcelles engagées – par des actions de chaulage.
  • la circulation de l’air et de l’eau dans le sol, en travaillant sur la structure du sol, en préservant sa portance, ou en effectuant un travail de fissuration : passage de lames espacées de 80 cm qui vont permettre un travail en profondeur sans bouleverser l’organisation du sol afin d’injecter de l’air et de faciliter le passage des futurs racines.
  • augmenter la matière organique libre : l’énergie du sol – 80% des parcelles engagées ont une valeur en matière organique libre faible à très faible – par l’apport d’effluents d’élevage, d’engrais organiques, par les résidus de culture et l’implantation de couverts végétaux.
  • augmenter la matière organique liée, l’humus – 94% des parcelles engagées ont une valeur faible à très faible – par des amendements organiques et en limitant le travail du sol pour éviter une trop forte minéralisation.

Les semences de couverts végétaux, les analyses de sol, les traitements expérimentaux le cas échéant et les formations sont pris en charge dans le cadre des collectifs EXPEA. Du matériel spécifique peut également être mis à disposition par Delta Sud (filiale agroéquipement du groupe Terres du Sud).

Comparer les coûts et la pertinence des pratiques agroécologiques par rapport à une conduite classique

TOUTES les parcelles engagées sont divisées en deux. Sur une moitié, on poursuit un mode de conduite de la culture selon les modalités agronomiques classiques, sur l’autre moitié, on introduit des pratiques agroécologiques déterminées à partir du diagnostic initial réalisé sur la parcelle. Les modalités agroécologiques varient donc en fonction des indicateurs spécifiques et de l’assolement mis en place par l’agriculteur. C’est le cas notamment de l’implantation des couverts végétaux : le choix des variétés, des techniques de semis ou de destruction des couverts sont adaptés à chaque situation.

Les résultats obtenus sur les 5 objectifs du cahier des charges mais aussi les coûts liés aux différentes pratiques culturales et évidemment les rendements seront ainsi comparés durant les 5 années d’engagement des parcelles.

Le but : identifier des modèles de pratiques spécifiques à chaque situation et duplicables, qui soient durables c’est à dire à la fois pertinents d’un point de vue de la préservation des ressources, mais aussi rentables économiquement.

Ce premier bilan a permis de réunir différents acteurs du territoire, techniciens agricoles, collectivités, enseignants et étudiants, agriculteurs, à travers deux temps forts : une présentation didactique de ces enjeux lors de la matinée en amphi et 4 ateliers pratiques sur des parcelles engagées pour un éclairage plus concret l’après-midi. Une première journée, enrichissante et pleine de promesses au dire de tous, pour un développement durable de nos terroirs.