expérimentation groupe terres du sud

Expérimentation : semis de surface avant récolte

Après 2 ans de recherche en agroécologie sur les couverts en grandes cultures, le groupe Terres du Sud a présenté ses résultats le 18 octobre 2022. Le fait de semer ses couverts comme ses engrais, en surface avant récolte, apporte des bénéfices immédiats sur la qualité des sols et le rendement des futures cultures.

Semer ses couverts comme ses engrais, l’innovation du semis de surface avant récolte

APRÈS 2 ANS d’expérimentations, nous avons présenté le 18 octobre dernier, les résultats de nos recherches portées sur les couverts en grandes cultures.

 

L’objectif ? Réussir à implanter sans irrigation des couverts végétaux l’été afin de restructurer le sol en profondeur, de concurrencer les adventices après la récolte de céréales et de recycler/capter de l’azote pour améliorer l’enracinement et le rendement des futures cultures face aux aléas climatiques.

 

La pratique ? Le semis de surface avant récolte, qui consiste à épandre un couvert végétal en mélange 3 semaines avant la moisson d’une céréale à paille. Les graines sont enrobées pour améliorer l’épandage, le couvert peut ainsi germer et s’enraciner avant la récolte. Cette technique apporte 20 jours supplémentaires en comparaison aux pratiques classiques, pendant lesquelles les racines peuvent se développer, valoriser l’eau présente dans le sol et ainsi mieux résister aux fortes chaleurs et aux stress hydriques des mois suivants.

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En 2021, tests sur différents semis de surface

En 2021, un réseau de 8 parcelles couvrant une surface de 44 ha a permis de comparer cette pratique de semis de surface aux pratiques de semis direct (avec semoirs à disques et à dents) et de semis après déchaumage (semis après travail du sol). Sur ce réseau, 3 couverts végétaux différents composés de 8 espèces ont été utilisés par les 8 producteurs partenaires.

 

En conclusion, avec un été 2021 très arrosé, le semis de surface produit autant de biomasse que les couverts semés en direct (autour de 3 tonnes de matière sèche fin septembre) mais les espèces se développent différemment. Sur la diversité des espèces, deux sont sélectionnées pour leur capacité à germer dans les conditions de semis de surface et pour leur résistance au passage de la moissonneuse batteuse.

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En 2022, expérimentation complète avec les espèces de couverts les plus efficaces

En 2022, nous avons travaillé sur une parcelle de 10 hectares de blé tendre chez Éric Labadie, EARL LA LAGUE à Nérac (47). Le mélange utilisé est issu de 4 années de Recherche & Développement réalisées par un semencier du nord de la France.

Ce couvert est constitué à 90% des deux espèces sélectionnées en 2021 et il est enrobé avec la technologie MAS qui permet d’agglomérer les graines ensemble pour les épandre facilement sur 24 mètres de large, comme un engrais type ammonitrate.

Le couvert a été semé début juin 2022, 12 jours avant la moisson, à l’aide de l’épandeur à engrais. Cette technique assure une facilité et une rapidité d’implantation : 6 minutes par hectare. L’ensemble des pailles ont été restituées par broyage au sol afin de garder l’humidité des rares orages du mois de juin.

 

Après un été 2022 battant des records de vagues de chaleurs et de déficit hydrique, le couvert a résisté et a permis de protéger le sol par une production de plus de 5 tonnes de matière sèche par hectare aux zones les plus denses.

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Des résultats très satisfaisants qui améliorent considérablement la qualité des sols

Cinq bénéfices immédiats se dégagent :

  • Le couvert sert de refuge et d’alimentation pour la vie du sol durant les très fortes chaleurs.
  • Il permet, en 4 mois, de capter 180 unités d’azote par le recyclage des reliquats et la fixation atmosphérique, , dont 51 unités seront disponibles pour les cultures suivantes durant les 6 prochains mois.
  • Il réduit considérablement le risque d’érosion.
  • Les racines du couvert améliorent sur les 30 premiers centimètres la structure du sol en colonisant les fissures et les galeries de vers de terre.
  • Le couvert entre en compétition avec les adventices qui, sur les endroits à forte biomasse, se sont nanifiées et ont été retardées dans leur cycle de pousse, elles ne vont donc pas pouvoir se ré-ensemencer lors de la destruction du couvert.

Après ce type de couvert, plusieurs possibilités s’offrent ensuite sur la parcelle :

  • L’implantation d’une culture d’hiver, une seconde paille comme une orge ou un triticale, après un travail superficiel au déchaumeur.
  • Le semis d’un couvert type féverole avant une culture de printemps comme un maïs ou un tournesol. Le couvert d’été qui commence à monter en graines est détruit pour semer un couvert de féverole, plus facile à détruire au printemps et apportant davantage de matière azotée.
  • La conservation du couvert et la mise à disposition de la parcelle pour un pâturage tournant, en veillant à la portance du sol en cas de piétinement important.

Cette année compliquée valide la pertinence de cette pratique de semis de couvert d’été et nous amène à proposer cette innovation à l’ensemble des agriculteurs du réseau agrifeel pour l’année 2023.

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