Biomasse et agroforesterie dans notre branche Palmipèdes
L’élevage de canards gras est une tradition dans le Sud-Ouest, fer de lance de la gastronomie française. Au Groupe Terres du Sud, notre branche Palmipèdes rassemble 160 agriculteurs coopérateurs. 80% d’entre eux font de l’Indication Géographique Protégée (IGP) Périgord et 20% de l’IGP Sud-Ouest, garantissant un élevage plus long, une alimentation produite dans le Sud-Ouest et donc une qualité de viande incomparable. Nous concernant, l’alimentation est même auto-produite par d’autres agriculteurs coopérateurs du groupe, garantie sans OGM. Le développement durable fait partie intégrante de notre activité. Concernant l’élevage de canards, nous mettons l’accent sur 2 actions fortes : la biomasse et l’agroforesterie.
La biomasse, du paillage à l’énergie
LORSQUE les canetons arrivent sur une propriété à la naissance, ils passent leurs 5 premières semaines à l’abri, chauffés à 30° dans un bâtiment dédié, le temps que leur plumage pousse et leur permette de sortir en plein air.
Chauffés la plupart du temps au gaz, nous étudions des alternatives plus écologiques et plus économiques pour l’éleveur.
Depuis 2 ans, nous proposons aux éleveurs la culture du switchgrass, appelé aussi “panic érigé”. L’intérêt est multiple :
- Les parcelles cultivées en switchgrass deviennent des abris pour les petits gibiers et les oiseaux. Le switchgrass a l’avantage de pousser sans traitement, sur des sols peu favorables aux autres cultures, donc souvent peu cultivés.
- Une fois séché et récolté, le switchgrass est compacté en “bouchons de paille” et utilisé principalement comme paillage pour les canards. Nous sommes en cours de réflexion pour utiliser ces bouchons comme biocarburant, énergie alternative naturelle auto-produite et auto-consommée pour chauffer les bâtiments des canetons. Un pas vers l’autonomie énergétique.
Le switchgrass est une culture pérenne de 10 ans en moyenne, et peut atteindre 2 mètres à maturité. Une fois bien installée, elle a l’avantage de représenter peu de temps de travail pour l’éleveur, les seules interventions sont les récoltes en fin d’hiver.
À maturité, la récolte peut atteindre 10 à 15 tonnes de matière sèche par hectare. Par ailleurs, les sur-productions peuvent être valorisées par l’éleveur en revendant les bouchons de paille.
À ce jour, plus de 70 hectares de switchgrass ont été plantés chez 20 de nos éleveurs à raison de 40 à 50 hectares par an depuis 2 ans, et la demande est croissante.
L’agroforesterie, entre confort de vie pour les canards et bénéfice pour le climat
L’AGROFORESTERIE, c’est le fait d’associer les arbres et arbustes aux autres cultures ou à l’élevage. Encore une fois, l’intérêt est multiple pour nos éleveurs :
- Pour les canards, les arbres et haies sur les parcours leur offrent de l’ombre, des abris contre les prédateurs, et un effet brise vent. Les abreuvoirs d’eau peuvent être mis à l’ombre l’été, et les flaques d’eau sont mieux drainées en saison de fortes pluies. Les canards gagnent vraiment en confort de vie.
- Pour le climat, la végétation favorise la biodiversité en diversifiant les ressources naturelles et en accueillant divers oiseaux et insectes, et apporte de la matière organique au sol. Les racines des arbres retiennent l’humidité et l’érosion des sols assure un meilleur drainage de la parcelle. Elles captent également le nitrate des déjections animales, permettant de diminuer les risques de pollution des nappes phréatiques. Une fois arrivés à maturité, les arbres absorbent du CO2, participant à la lutte contre le réchauffement climatique.
Nous avons planté depuis 2 ans chez les 160 éleveurs du groupe plus de 15.000 arbres et 4.000 mètres de haies, en plus de l’existant déjà présent sur leurs parcours. L’objectif sur 2020/2021 est de planter 3.000 arbres et 300 à 400 mètres de haies en plus.
L’agroforesterie peut prendre diverses formes qui structurent les paysages naturels, que ce soit des arbres isolés ou alignés, des haies, des bosquets, etc.
Les espèces plantées sont choisies en relation avec des experts, pour favoriser les espèces locales et la biodiversité : chênes, châtaigniers, noisetiers, noyers…
Cette démarche d’agroforesterie ne fait pas partie du cahier des charges de l’IGP Périgord, mais le groupe Terres du Sud l’a proposée à ses éleveurs coopérateurs, et ils ont adhéré !